La botanique vous botte et vous vous sentez une âme de Geppetto ? Voici quelques principes à respecter pour une hybridation réussie. Pour cela, vous aurez besoin d’un petit pot, d’un pinceau, d’un crayon, de ciseaux, et d’un fil de laine.
1 / Choisir une rose encore en bouton et la castrer, c’est-à-dire la débarrasser de ses pétales, puis récolter le pollen à l’aide des ciseaux. Cette opération s’effectue en général le matin.
2 / Après quelques heures, utiliser le pinceau pour répandre le pollen d’une autre variété sur les stigmates de la fleur castrée. La poussière d’or aura au préalable était versée dans un petit pot identifié avec un crayon. Le fil de laine se révèle, quant à lui, beaucoup plus pratique que l’étiquette dans la mesure où la même opération peut être répétée plusieurs centaines de fois.
3 / Une fois absorbé par les stigmates jusqu’aux ovaires, commence la méiose, ou division des cellules. La sélection naturelle est drastique, et très peu de tentatives sont couronnées de succès. « Sur 10 000 semis, vous pouvez n’avoir que deux plants d’intéressants », note Michel Adam.
Mais le parcours du combattant ne s’arrête pas là. Après avoir fait leurs premiers pétales sous serre, les bébés roses seront plantés en pleine terre, afin de tester leur résistance. Très peu de spécimens connaîtront la joie de l’adolescence. Les plus beaux boutons seront greffés sur des portes greffes, en général des rosiers sauvages et robustes. Dans les champs de Michel Adam, les rosiers âgés de 2 à 10 ans se côtoient sur autant de plates-bandes. Ainsi va la vie des roses, parfois un peu rosse. C’est vrai qu’il faut souffrir pour être belle !