Le réseau de chaleur urbain s’agrandit

Rennes Métropole développe son réseau de chaleur urbain. L’objectif ? Réduire les gaz à effet de serre et lutter contre la précarité énergétique.

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Un ouvrier met en place les tuyaux du réseau de chaleur urbain.

Droits réservés : Arnaud Loubry, Rennes Ville et Métropole

Les huit prochaines années, le réseau de chaleur urbain (RCU) s’étendra au sud de Rennes. 32 km seront ajoutés aux 47 km existants. De quoi alimenter en chauffage l'équivalent de 16 000 logements supplémentaires : habitations, commerces, équipements publics, bureaux et bâtiments industriels. Les travaux débuteront en juin avec l’extension et la modernisation du réseau à la Courrouze, Bréquigny, au Blosne et la Poterie. Il arrivera ensuite dans les quartiers Pigeon-Blanc, Cleunay, Gaîté Sud à Saint-Jacques-de-la-Lande, puis au centre, à Sud-Gare, Francisco-Ferrer, au Landry et à la zone industrielle sud-est jusqu’à Chantepie.

Deux nouvelles chaufferies biomasse sortiront de terre en 2027 : la première au Blosne, sur le site de la chaufferie existante, et la deuxième à la Courrouze. Le coût d'investissement s'élève à 156 millions d'euros. Une partie des travaux sera financée par le Fonds chaleur de l'Ademe, et l’autre par le coût de la chaleur facturée aux abonnés. Les impôts locaux des métropolitains ne seront pas mis à contribution.

100 % d'énergies renouvelables

Cette infrastructure est « une solution technique qui permet de faire des économies d'échelle en mutualisant les moyens de production », explique Cédric Arnou, ingénieur à Rennes Métropole. Elle facilite également la transition vers les énergies renouvelables, un des objectifs du Plan climat-air-énergie territorial (PCAET). « Actuellement, le réseau repose à 45 % sur du gaz naturel. En 2028, le mix énergétique sera composé de 97 % de bois énergie, d’environ 2,7 % de biogaz français et 0,3 % de chaleur récupérée sur les eaux usées. » Afin de limiter l'impact environnemental sur le parc forestier, « le bois issu de la forêt représentera un quart de l'approvisionnement des deux chaufferies ». Le reste sera issu de la taille des haies bocagères, de bois d'emballage, d'ameublement et de bois issus de la déconstruction de bâtiments, actuellement produits en Bretagne mais exportés dans d'autres régions voire pays.

Locale et stable

« Cela permet d'augmenter l'usage des énergies renouvelables produites localement, à un coût raisonnable, en particulier grâce à l’aide de l’Ademe », résume Olivier Dehaese, vice-président Climat et Énergie à Rennes Métropole. Pour les abonnés, le réseau garantit un prix d'énergie plus stable. Solution économique et écologique, la construction de RCU est envisagée dans d'autres communes de la métropole, « sous réserve qu'il y ait un intérêt économique, prévient l'élu. La première réflexion, c'est de faire des efforts sur la sobriété. »

Un projet où chacun pourra investir

Le réseau de chaleur sud est une société d’économie mixte à opération unique (Semop). Elle est constituée par trois actionnaires : Engie (51 %), Rennes Métropole (34 %), et la Caisse des dépôts et consignations (15 %). En 2026, son capital sera ouvert aux habitants à hauteur de 5%. Ces derniers disposeront d’une transparence accrue sur l’exécution de ce service public. Un dispositif unique en France pour les réseaux de chaleur.