Bientôt, le renouveau du centre commercial du Gros-Chêne

Le centre commercial, zone centrale du Gros-Chêne, va faire dalle rase du passé. Actuellement : une dalle parking tout en bitume, accessible par un escalier. Une place grise, vieillissante, encerclée par des immeubles dans lesquels, en rez-de-chaussée, logent quelques commerces. Bientôt : un espace public retapé, aéré, avec une offre d’équipements publics, de services et d’activités réorganisée et renforcée.

En somme, un lieu réinventé qui « s’ouvre sur le quartier », commente Marc Hervé, premier adjoint délégué à l'urbanisme. « Le quartier du Gros-Chêne, et notamment le centre commercial, est vécu comme une enclave », rappelle-t-il. L’idée, à travers la rénovation et l’aménagement des extérieurs du centre, est « qu’il soit vécu comme un espace ouvert sur son environnement, plus visible et accessible ». À l’image de l’arrivée encore récente de la ligne B du métro, symbole du renouveau du quartier.

Le centre commercial va ainsi changer totalement de visage, tant dans la forme — l’aménagement des espaces — que dans le fond — l’offre de services. La Ville de Rennes investit 4,2 millions d’euros dans cette refonte profonde, sur un total de 16,5 millions d’euros. Quant à Rennes métropole, la collectivité met 3,5 millions d’euros de sa poche : un soutien financier acté lundi 24 mars, en conseil municipal.

Ce dossier est dans les papiers depuis 2022. Les premiers travaux ont déjà été lancés. La livraison est attendue pour fin 2027, début 2028.

Pour parvenir à cette nouvelle maquette, il va falloir jouer au Lego : démolir, reconstruire et déplacer un paquet de briques. En témoignent les lourds travaux qui débuteront cet été, pour une durée de deux ans minimum. Ils conduiront à démolir la moitié de la copropriété est (côté Aldi) puis l’intégralité de la copropriété nord (côté Brno). Au total, 5 000 m² de surfaces bâties vont être réhabilités, voire reconstruits.

Grosse opération pour réellement désenclaver le centre commercial : la destruction du parking. L’occasion aussi de « débitumer et végétaliser un secteur où il y a peu de verdure », ajoute Marc Hervé. « Il y a bien le gros chêne, mais il est dans un espace restreint », sourit l’élu.

À terme, la place sera bordée d’une quinzaine de commerces et services de santé : de l'Aldi à la boucherie, du restaurant Pépites au kebab, ou encore du cabinet médical à la pharmacie. Les existants resteront, d’autres arriveront.

Côté équipements et services publics, il y a déjà dans l’immeuble la Banane l’annexe du musée des beaux-arts. Et, bientôt : une ludothèque, une garderie, un tiers-lieu abritant une bibliothèque, des locaux associatifs (La Cohue) et un point de restauration.

Les boutiques seront déplacées au fur et à mesure du chantier pour assurer une continuité des services. La C.P.A.M et le bailleur social Archipel Habitat retrouveront aussi leur place sur l’esplanade à l'issue des travaux.

Enfin, la pièce finale et centrale de cette (re)construction : une allée piétonne traversante. Elle sera accessible depuis l'avenue Patton et permettra, entre autres, de cheminer jusqu’à la station de métro. « Tout est fait pour que le centre commercial soit le cœur économique battant du Gros-Chêne et un lieu convivial », assure Marc Hervé.

La rénovation du centre commercial est une pièce d’un vaste projet : le renouvellement urbain du quartier Maurepas, entamé en 2014. Tout le quartier — des Gayeulles au Gros-Chêne, des rues aux jardins, du sol au plafond des logements — se métamorphose.

Au total, le budget global du programme d’aménagement du Gros-Chêne grimpe à 76 millions d’euros (espaces, équipements publics et dalle commerciale), portés par la Ville de Rennes pour près de 31 millions d’euros. 

Pauline Roussel