L’Atlas de la biodiversité : un travail de fourmi

Les Atlas de la biodiversité fleurissent dans les communes. Le Rheu, Mordelles et Chavagne ont décidé de s’associer pour recenser la faune et la flore locales et protéger l’environnement. À l’image de trois fourmis unissant leurs forces…

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des fleurs et une fourmi en premier plan, à l'arrière la façade d'une mairie

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Ce n’est pas Jean de La Fontaine qui dira le contraire : « La fourmi parle à tous, elle raconte le travail, la force, le lien social… », médite Marc Georgeault, les yeux rivés sur une fourmi géante, sculptée dans le bois et le métal.

Fin mars, le sculpteur breton a installé trois fourmis de près de 2 mètres 50 de long sur les murs de la mairie du Rheu. Les mêmes que l'on peut apercevoir, perchées au château des Pères, à Piré-sur-Seiche. Ces fourmis visiteront les trois communes partenaires jusqu'à l'été 2025.

Un Atlas intercommunal

La présence de ces insectes au Rheu n’est pas qu’esthétique. Elle vise à intriguer et informer les passants sur un travail de fourmi entamé en 2023 : l’Atlas de la biodiversité. Un outil élaboré à l’échelle de trois communes : Le Rheu, Mordelles et Chavagne.

L’objectif ? « Inventorier la faune et la flore locales. En 2024, des associations ont fait des recherches pour recenser toute la biodiversité intercommunale », explique Olivier Bonnet, premier adjoint au maire de Mordelles, délégué à l’aménagement et au patrimoine.

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Un inventaire inédit

Les associations en question sont : le Gretia (Groupement d’étude des invertébrés armoricains), le C.P.I.E (Centre permanent d'initiatives pour l'environnement), la L.P.O (Ligue pour la protection des oiseaux), la Fédération départementale des chasseurs et Bretagne Vivante.

Elles ont utilisé les données existantes dans chaque commune, puis les ont enrichies par des observations de terrain. L’Atlas est le premier inventaire du genre. Il permet de suivre et d’analyser la répartition et l’évolution des espèces recensées. En somme : de mieux comprendre l’état de la biodiversité.

Préserver la biodiversité

« Les résultats de l’inventaire sont connus, annonce Justine Delatouche, animatrice de l’Atlas. Des espèces observées autrefois, comme la loutre et le campagnol amphibie, n’ont pas été retrouvées. En revanche, un coléoptère patrimonial déjà présent au Rheu, le grand Capricorne, vit désormais dans les trois communes. La nouvelle découverte du territoire est le triton crêté. »

« À partir de ces résultats, nous allons bâtir d’ici début 2026 un plan d’action pour préserver et améliorer le fonctionnement de la biodiversité », poursuit Olivier Bonnet.
Ce plan prendra la forme de cartes identifiant les zones de biodiversité riches. Concrètement, si deux zones proches l'une de l'autre hébergent des campagnols, elles pourront être reliées par une haie pour renforcer la présence du rongeur. De même pour le triton, grâce à la connexion de cours d'eau ou de zones humides. C'est le principe des trames vertes et bleues.

Sensibiliser, agir

Autre volet de l’Atlas : la sensibilisation. C’est le rôle des trois fourmis présentes en avril au Rheu, en mai à Mordelles, puis en juin à Chavagne. Leur installation marque aussi le lancement d'ateliers de concertation avec la population, invitée à participer à l’élaboration du plan d’action.

En parallèle, des animations pédagogiques et des expositions fourmillent dans les médiathèques et les écoles. « Il faut valoriser la connaissance de l’Atlas auprès du public et des agents communaux », plaide Justine Delatouche.

« Cet inventaire sensibilise aussi les élus. Il permet d’aiguiser notre regard sur l’environnement et sa conservation. Ce sujet traverse toutes nos décisions politiques », renchérit Chantal Pétard-Voisin, maire du Rheu.

Toutes les informations sur les ateliers de concertation sont disponibles sur les sites des communes.

Pauline Roussel