Découvrez la Longère des Prairies Saint-Martin

S'il vous fallait une excuse pour (re)découvrir les Prairies Saint-Martin, en voici une : la Longère. Ce nouveau lieu, à l'architecture typiquement rennaise, est dédié à la protection de la faune et à l'art contemporain. De quoi attiser la curiosité.

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Vu sur la façade arrière de la Longère

Droits réservés : Arnaud Loubry, Rennes Ville et Métropole

Pour trouver la Longère, le plus simple est d’entrer dans les Prairies par le sud. Vous n’êtes qu’à cinq minutes du centre historique, mais le bruit des voitures s’estompe déjà au profit des chants d’oiseaux. Ici, on déconnecte.

Vous apercevez les premières péniches, puis l’Hermine de War!. Sur votre gauche, le kiosque, les tables et les barbecues, avec au loin la butte de jeu XXL qui rejoint le parc des Tanneurs. Puis les Petits Bateaux et la Capitainerie, autre excellente raison de faire une pause en chemin.

Et voici la Longère, au 66-68 du Canal Saint-Martin : elle est une des dernières briques du projet d’aménagement du grand parc naturel urbain porté par la Ville de Rennes.

Avant sa mue, la Longère n’était pas une longère, mais plusieurs maisons mitoyennes de plain-pied construites au début du siècle dernier le long du chemin de halage.

La rénovation de l’ensemble, menée par la Direction des projets d'équipement publics, a été guidée par de forts enjeux environnementaux : isolation biosourcée, réemploi de matériaux, chaudière à bois, etc.

La façade rénovée est couverte aux deux tiers de schiste mauve. Auparavant, la roche était transportée, en bateau, le long de la Vilaine, depuis le Boël jusqu’à Rennes. D’où ce style très local.

Arts sonores et faune locale

BASALT (lien externe), anciennement installée au Bon Accueil, a posé son cabinet de curiosités dans une partie du nouveau bâtiment. L’association d’arts sonores explore l’influence de la musique sur les autres formes d’art : elle met en lumière les liens entre le visuel et les sons.

L'équipe propose des expositions et de nombreux projets éducatifs dans la salle « Daphne Oram ». Le nom n’a pas été choisi au hasard : La Britannique fut une pionnière de la musique électronique expérimentale.

L’autre partie est occupée par la LPO (lien externe), la Ligue pour la protection, non plus seulement des oiseaux, mais de la biodiversité en général. Le siège régional de l’association avait besoin de mètres carrés supplémentaires pour ses salariés et bénévoles. Mais pas que.

« L’Hôtel de la biodiversité » réserve 67 m2 de combles à ceux qui savent voler et se faufiler. Des nichoirs ont été installés pour les martinets, des microgîtes attendent les chauve-souris. Le faucon crécerelle a une entrée VIP. Des animations grand public sont organisées, mais seulement en extérieur pour ne pas déranger ce petit monde.

À l’arrière du bâtiment, à côté du pré sur lequel veillent les deux ânes Salix et Quercus, le jardin prend forme, avec une mare alimentée par les gouttières, des tas de bois ou de pierres pour les insectes et un hibernaculum pour les reptiles et les amphibiens. De la vie en veux-tu en voilà !

Si vous vous demandez comment se passe la cohabitation entre la faune locale et les humains, sachez que les Prairies Saint-Martin sont devenues Espace naturel sensible (ENS) en juillet 2024. Le label entend protéger un site exceptionnel tout en le rendant accessible au public. De bonnes bases pour vivre en bonne intelligence.

Il ne vous reste plus qu’à aller voir tout cela de plus près.

Anne-Claude Jaouen