Le Conseil national autoproclamé de la vieillesse : bientôt un groupe local

Des vieux et vieilles qui n'ont pas peur de l'être, ni de le dire : c'est le Conseil national autoproclamé de la vieillesse (CNaV). Ce mouvement citoyen essaime localement. La création d’une antenne à Rennes est en préparation.

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Des personnes assistent à la réunion de création du CNaV à Rennes.

Droits réservés : Julien Mignot, Rennes Ville et Métropole

Le Conseil national autoproclamé de la vieillesse (CNaV) existe depuis 2021. Il regroupe une trentaine de délégations locales ou régionales, et compte près de 5 000 joyeux adhérents et adhérentes dans toute la France. Pourquoi joyeux ? Parce que le CNaV plaisante sur des sujets qui, dans notre société jeuniste, sont presque tabous.

Le nom du mouvement est un clin d’œil aux initiés. Précisons, pour les moins de 60 ans, que la CNAV est la Caisse nationale d’assurance vieillesse. Voilà donc un acronyme détourné au profit de celles et ceux qui veulent se réapproprier cette tranche de vie.

Dans une salle bondée, la réunion commence par l’énumération de petites phrases souvent entendues : « Papa, tu devrais vendre ta maison, tu vas avoir du mal avec le jardin… », « Tu portes encore des talons à ton âge ? Mais, tu vas tomber ! », etc. L’audience s’esclaffe et en rajoute. Une façon de mettre tout le monde à l’aise.

« Rien pour les vieux sans les vieux »

Dans la salle, il y a des flyers qui affichent des slogans volontairement impertinents : « Rien pour les vieux sans les vieux ! », « Vieilles et vieux font leur révolution ! », « Le vieux nouveau est arrivé ! » Ne serait-il pas temps de changer d’avis sur la vieillesse ?

Le CNaV entend porter haut et fort les intérêts des premières et premiers concernés. Le mouvement veut agir pour influencer les politiques publiques, alors il se fait connaître. Objectif 20 000 adhérents pour la fin 2026 : il faut peser pour avoir voix au chapitre.

Catherine Vincent, membre fondatrice du groupe, rappelle les fondamentaux du Conseil. Elle est manifestement ravie de ce qu’ils ont accompli jusqu’à maintenant. « On a l’impression qu’on fait plaisir et qu’on apporte quelque chose qui manquait. »

Ironie et actions

En 2023, le CNaV a organisé un contre-salon à Paris, événement pied de nez aux salons séniors « qui vendent des monte-pépés ». Pas de monte-escaliers donc, ni de couches antifuite ni de produits d’assurance vie. À la place, des interventions d’écrivains, d’historiens, de sociologues, de politiques et de journalistes.

Le mouvement a son site internet (lien externe), une newsletter mensuelle, une chaîne YouTube « qui réveille les vieux » (TéléVioc (lien externe)). Il coordonne des journées d’étude, des webinaires d’intégration. Les initiatives ne manquent pas. Les thèmes à traiter non plus : accès aux soins et à la culture, fracture numérique, mobilité, lien social ou fin de vie, etc.

Un groupe breton

C’est pour créer l’antenne régionale que des vieux et, en majorité, des vieilles des quatre départements bretons ont convergé, motivés par le besoin de faire un pas de côté. 

À Rennes, l’idée d’une antenne a germé chez un groupe déjà bien actif : « Dessine-moi un retraité (lien externe) » se réunit aux Champs Libres pour parler de tout et de rien. Il a monté le projet « D’une vie à l’autre (lien externe) », exposition photo-podcast itinérante.

Pour le groupe brétillien et pour les autres associations présentes, le CNaV permet de rassembler et surtout d’aller plus loin. Une avant-garde qu’il convient de laisser faire, puisqu’un jour ou l’autre, nous en bénéficierons.

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Anne-Claude Jaouen