Une prairie pour absorber les crues dans le quartier Baud-Chardonnet

L’espace situé entre le fleuve, le boulevard Villebois-Mareuil et les voies ferrées va en partie se transformer en une prairie inondable en cas de crue. Un milieu favorable à la biodiversité et un nouveau lieu pour flâner au fil de l’eau.

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Les inondations de fin janvier 2025 ont montré à quel point les zones d’expansion des crues jouent un rôle important. Partout où c’est possible, absorber l’eau plutôt que la canaliser permet de ralentir le cours d’eau et limiter l’inondation. C’est l’idée du projet d’aménagement d’une partie sud des berges de la Vilaine, au niveau du quartier Baud-Chardonnet. Une nouvelle étape du chantier est en cours avec le retrait des palplanches.

Absorber les crues

À partir du pont Villebois-Mareuil, la digue de 102 mètres de long faisant face à la promenade des Bonnets-Rouges remplissait jusqu'ici un rôle de rempart. Mais c'en est fini : les palplanches installées dans les années 1990 ont été retirées. Ces planches en acier disgracieuses, surplombées de béton armé, étaient très abimées. Elles sont remplacées par des roches en partie basse et des végétaux en partie haute. De la même façon qu'aux prairies Saint-Martin ou sur les plages de Baud, la pente douce enherbée pourra ainsi être inondée en cas de montée des eaux. C'est ce qu'on appelle une zone d'expansion des crues. 

Le poste de crue, jusqu'ici implanté sur le bord de la berge, a été déplacé à l'extrémité sud-ouest de la prairie. Le but de cet ouvrage est de faciliter l'évacuation des eaux pluviales depuis le pont ferroviaire du boulevard Villebois-Mareuil. En période de crue, il pompe la canalisation et renvoie l'eau vers la Vilaine, évitant ainsi l'inondation de la chaussée.

Retour à la nature

La berge va redevenir un lieu d'accueil pour la biodiversité et la prairie un lieu de loisirs pour les habitantes et habitants. Des arbres et des plantations complèteront le paysage. Ce réaménagement est une nouvelle étape du projet urbain de Baud-Chardonnet, qui met l'eau et le végétal au centre. Les anciennes friches reprennent de la couleur, la végétation repousse là où fut autrefois installé l'Élaboratoire, et la Vilaine retrouve tout son attrait. 

Dans un deuxième temps, de nouveaux logements verront le jour à l'extrémité sud. Une voie piétonne et cyclable s'ouvrira ensuite pour rejoindre les quartiers de Saint-Hélier et de la gare. La Mie Mobile, Ars Nomadis, le Village d'Alphonse et la Garden Partie, poumons associatifs du quartier, poursuivent leurs activités sans interruption. À terme, leurs jardins respectifs seront ouverts sur le nouvel espace vert. Une invitation à la flânerie, les pieds presque dans l'eau.

Les travaux sont conduits par Rennes Métropole, propriétaire et gestionnaire des systèmes d'endiguement le long de l'Ille et de la Vilaine, pour un budget total de 1,6 million d'euros (dont 900 000 euros de subventions de l'Agence de l'Eau Loire-Bretagne, dans le cadre de l'appel à projets pour la renaturation des villes et villages et de l'État, inclus dans le fonds vert). Les travaux d'ouvrage et de terrassement sont prévus jusqu'à fin 2025. Les plantations le long de la berge suivront jusqu'à fin février 2026. L'agence Territoires aménagera les futurs espaces publics attenants aux locaux associatifs dans le courant de l'année 2026.