Tiers-lieu La Gaîté : faire ensemble

Le tiers-lieu La Gaîté a ouvert en mars à la Courrouze. Porté par l’association Habitat et Humanisme, il est un espace de rencontres et d’initiatives, une parenthèse chaleureuse sur un boulevard tout neuf, où beaucoup ne font que passer.

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Autour d'une table, des personnes dessinent des patrons, découpent du tissu, etc.

Droits réservés : Élizabeth Lain

Ni la maison, ni le travail, le « tiers-lieu » est une troisième possibilité d’entrer en relation avec d’autres, idéale pour celles et ceux que la vie fragilise. La notion a été théorisée par le sociologue américain Ray Oldenburg. 

Margot Sébire est salariée pour quelques mois à La Gaîté. Facilitatrice de projets à vocation sociale, elle est là pour « outiller » les bénévoles et mettre le projet sur les rails. Les habitants qu’elle croise dans le quartier l’appellent par son prénom. Il faut dire qu’elle n’hésite pas à aller au contact.

D’ailleurs, elle interpelle un garçon qui jette un coup d’œil à travers la vitre du local. Il pousse la lourde porte. « Ça va Kayden ? » « Oui, c’est quand qu’on fait un truc à manger ? » « Tout à l’heure. On va faire une salade de fruits. Tu veux m’aider ? » Il acquiesce et part rejoindre un copain à l’extérieur. Ici, on entre et on sort, on fait comme on veut.

Pendant ce temps, Sara et Ibrahimi dessinent les patrons et s’apprêtent à couper le tissu de leur futur tablier.  Aujourd'hui, ils expérimentent la couture sous la houlette d'Agnès et Isabelle, deux des quatre bénévoles qui font vivre le lieu. Le frère et la sœur viennent de temps en temps, seuls ou avec leur mère.  Ils habitent dans l’immeuble. Un fonds d’investissement à impact social met à disposition les 14 appartements de l’Aviateur et les 75 m² de La Gaîté au rez-de-chaussée.

À la recherche de bénévoles

Isabelle Leménager est investie depuis de nombreuses années auprès d’Habitat et Humanisme. Elle rappelle que le projet ne fonctionnera que si des bénévoles s’investissent. Or, pour le moment, ils ne sont pas assez nombreux, alors elle lance un appel. Le bénévolat à la Gaîté, ça peut être une présence régulière, ou une intervention ponctuelle pour transmettre un savoir ou une compétence.

Christiane passe de temps en temps, elle est la mémoire du quartier où elle vit depuis 60 ans. Parce qu’elle a plein de vieilles photos, elle va pouvoir les montrer à celles et ceux qui viennent de s’installer dans cette partie de Saint-Jacques-de-la-Lande. Mais, ce n’est pas tout. Elle manie le billig comme personne. Alors, un atelier crêpe se profile. Toutes les idées sont bonnes quand il s’agit de partager.

Plusieurs ateliers ont déjà été organisés : cookies, fanions, tisanes, cuisine, petit bricolage, etc. Les personnes de l’immeuble ou du quartier passent, ils testent. Beaucoup d’entre eux sont déjà accompagnés dans leurs démarches au quotidien et ne souhaitent pas venir. Il n’y a aucune obligation.

Il y a aussi le café des langues où des personnes qui maîtrisent plus ou moins bien le français peuvent échanger sans gêne. Ce n’est pas un cours, il n’y a pas de professeur. On parle de tout et de rien, autour d’une boisson chaude et en grignotant du fait-maison. Sans doute la meilleure façon d’apprendre. 

Fjoralba arrive avec sa fille. Elles viennent de Beauregard. Nadjaria la suit de peu avec ses trois enfants. Le lieu s’anime. À la fin de la journée, plusieurs tabliers auront vu le jour. Surtout, il y aura eu des sourires et le plaisir d’être ensemble.

Tiers-Lieu La Gaîté (lien externe) – 91 boulevard Jean-Mermoz – 35136 Saint-Jacques-de-la-Lande – Tél. 06 87 26 49 00 - Ouverture le mercredi et le jeudi après-midi de 14 h à 17 h (pour le moment !)

Anne-Claude Jaouen