Les premiers retours de l'expérimentation sont positifs. Selon les chiffres, environ 26% des prescriptions ont été utilisées. Ce taux peut paraître faible, mais il est comparable à celui des prescriptions classiques de médicaments. "Le plus important, c’est que les personnes ont le choix du lieu et de la forme de la visite, elles sont reconnues et considérées dans leur capacité à prendre soin d'elle-même, nous sommes là pour mettre en place les conditions qui leur permettront de passer un moment agréable", souligne Morgane Rouet.
Annaïg Rocheron, sage-femme au Centre Communautaire de santé du Blosne, a vu l'impact direct de cette initiative sur ses patients. "Au départ, on se demandait si cela allait parler à nos patients, surtout dans un quartier populaire où la culture muséale n'est pas forcément dans les mœurs", confie-t-elle. " J'ai prescrit des visites à des mamans épuisées, pour qu'elles prennent du temps pour elles. Certaines familles ne partaient pas en vacances cet été, j'ai délivré des ordonnances à des enfants pour que leurs parents les accompagnent au musée. C'est un moyen de leur offrir un moment ensemble."
D'autres prescriptions ont été faites pour des patients souffrant de dépression ou de solitude... "Certains patients n'ont pas compris son utilité au départ. C'est vrai que la plupart des visites sont gratuites, hormis les expositions temporaires. Notre rôle est de leur expliquer qu'il faut prendre cette proposition comme un soin. Dans la symbolique du patient c'est important de voir qu'en tant que professionnel, on voit cela comme un impact positif sur leur santé" explique Annaïg Rocheron.