Transcription
La Prison Jacques Cartier à Rennes : un projet culturel et citoyen - YouTube
On est rentré dans cette prison avec ma mère et mon frère et on a ressenti une tension. Mais pas une tension qui fait des frissons juste une tension parce qu'on est dans un lieu qu'on connaît pas qu'on appréhende et on a des idées dessus mais on l'a jamais vu à l'intérieur. On le voit que de l'extérieur depuis qu'on est tout petit du coup bah c'est un peu pas un rêve. Mais c'est quelque chose qui se réalise et du coup c'était très impressionnant tout ce qui se passe dans cette prison. On sent le vécu. Il y a des gens il y a une histoire qui sont passés derrière cette prison. En fait je l'avais jamais vu ce lieu et ça faisait 30 ans que je voulais le visiter puisqu'on en entendait parler quand on est Rennais. Le fait de l'avoir visité déjà la première fois ça m'a fait vraiment bizarre en fait d'y aller pour une première fois. Et là on m'a proposé de faire les réunions de concertation.
Et oui j'ai pu assister à ces réunions et c'était plutôt très intéressant, mon rapport avec la prison Jacques Cartier c'est que j'y étais détenu. La prison fait énormément de mal. En fait ce qui m'a peut-être le plus impressionné, c'est la façon dont c'est pensé pour vraiment conditionner les gens mentalement. Ça va au-delà de la question de la punition. Alors pousser la porte de ce lieu c'était de dire mon Dieu toutes les émotions, toutes les souffrances, toutes les histoires de vie qui sont passées dans cette porte extrêmement réduite. La première fois que j'ai vu la prison ça m'a fait, je pense que ça fait à tout le monde, un sentiment de découverte.
Découverte d'abord d'un monde complètement inconnu pour un habitant de Rennes. C'est particulièrement étrange parce que en fait cette prison comme celle derrière des femmes c'est des prisons qui sont au cœur de la ville. Mais en même temps on ne les voit pas, on ne les connaît pas, c'est des environnements qu'on ignore. Et donc ce projet, je trouve que ce qui est extrêmement enthousiasmant, c'est l'idée justement de rendre à la liberté des lieux qui étaient des lieux d'enfermement. Et ça, je trouve que voilà il y a une force particulière dans ce projet de ce point de vue.
En mars 2010, la prison des hommes à Rennes a été vidée de ses pensionnaires mais pas de son histoire. Les hommes sont allés à Vezin Le Coquet. Les âmes sont restées dans les murs. Aujourd'hui les murs s'ouvrent vers de nouveaux horizons avec le projet de reconversion de la prison en lieu culturel et citoyen. L'histoire de cette métamorphose qui commence avec chacun d'entre nous car l'interroge sur nos besoins de liberté.
Bienvenue à Jacques Cartier c'est un lieu singulier de l'histoire de Rennes. C'est d'abord une architecture, celle de Jean-Marie Laloy. Cette croix ce panoptique c'est Brix et Pierre. C'est aussi évidemment un lieu de mémoire, d'histoire où il s'est passé beaucoup de choses tout au long du 20e siècle. Pensant en particulier aux résistants qui étaient emprisonnés ici pendant la Seconde Guerre mondiale avant l'exécution à des faits divers qui ont parfois jalonné l'histoire du 20e siècle avec leurs auteurs qui ont pu être emprisonnés.
C'est un morceau de ville, aujourd'hui c'est un bâtiment, une architecture, mais aussi une histoire et puis désormais un lieu désaffecté complètement à réinventer. Je crois que c'est en soi déjà un projet, c'est d'abord les élus, qui ont été élus en 2020, qui ont décidé de racheter un lieu patrimonial en plein cœur de ville pour transformer complètement ce lieu. Et puis en faire peut-être l'emblème de la nouvelle manière de faire la ville, de faire la métropole à l'heure de la transition. Dire qu'on doit arrêter de s'étaler il faut freiner ce mouvement là. Et ma conviction c'est qu'on a 1,3 hectares en plein cœur de métropole. Il faut réemployer ça pour faire en sorte qu'on puisse avoir lieu utile aux habitants de la métropole. Et ce lieu là, ce site Jacques Cartier peut être un peu l'endroit de la fabrique de cette ville nouvelle. Ce qu'on a proposé c'est d'avancer en plusieurs temps. D'abord d'ouvrir dans l'idée de tester le site avec une étude historique et patrimoniale qui a eu vocation à vraiment mieux connaître l'histoire du site et mieux connaître l'état du bâtiment. Et une étude urbaine et culturelle dont le sens est bien de dire qu'on va créer un morceau de ville avec la culture et la citoyenneté en appui. Donc c'était indispensable d'aller au devant pour définir ensemble ce positionnement. Et c'est ça ce qu'on a appelé cette toute première phase de concertation qui a rassemblé une soixantaine de personnes avec des élus des acteurs culturels des acteurs citoyens des personnes représentant cette question carcérale qui se sont mis ensemble pour réfléchir à ce que peut être ce cap pour le projet.
Fascinante, sidérante, la prison du 56 boulevard Jacques-Cartier nourrit tous les fantasmes de reconversion. Rarement les volontaires pour prendre part à une concertation publique auront été si nombreux. Les 60 personnes retenues. 60 profils, 60 000 envies assisteront à quatre ateliers pour esquisser les contours de la première prison repensée pour s'évader ensemble. Une prison horizon. Alors pour ce projet processus qui a un terme qui est assez complexe "projet processus" on était ce qu'on appelle un groupement, donc plusieurs compétences. On avait des architectes, des personnes qui sont spécialisées dans la reconversion de culturelle et puis nos facteurs urbains, on intervient en fait sur la manière de faire avec les gens et pour faire avec les gens dès le départ. L'idée, c'est d'aller leur demander de formaliser, de s'exprimer, voire même de s'interroger. Parce que c'est pas facile de s'interroger sur un lieu de façon naturelle, sur quels sont leurs besoins, leurs attentes, donc on a cherché à quoi doit répondre la prison Jacques Cartier demain et non pas à mettre des objets, un musée, un skatepark ou 1000 autres idées qu'on peut avoir. Mais de se dire à quoi est-ce qu'on veut qu'il réponde ? On a fait plusieurs ateliers où on a travaillé en ouvrant tout le champ des possibles sur le devenir de la prison. Avec simplement le cahier des charges minimal qui disait : "lieu culturel, lieu citoyen, un tiers-lieux".
Voilà, avec ces balises citoyennes et culturelles, le premier atelier s'est tenu chez Jacques, Jacquot, JC comme l'appelaient les anciens pensionnaires. Pour faire connaissance avec Jacques Cartier et garder en nous cette première trace indélébile d'une rencontre écrite à l'encre du passé, un guide nous mène sur ses traces au-delà des murs. Nous découvrons un lieu, une histoire, des histoires, mais aussi l'équipage avec lequel nous embarquons pour cette aventure inédite de la concertation citoyenne. Nous sommes tous égaux devant Jacquot, nous avons des oreilles et les murs ont la parole du surco pour reprendre l'expression d'un détenu, dites à un membre du personnel pénitentiaire au moment de son arrivée pour sa nouvelle condamnation. Donc la France, elle se retourne entièrement de prison départementale. Celle de Rennes a une particularité, c'est qu'elle est joliment décorée. Concernant la luminosité, la débrouillardise, un surveillant se rappelle pour échanger des objets, les détenus se servaient de yoyo. Ils se les passaient de cellules en cellule. Daniel, mémoire vive et complice des lieux, convoque les souvenirs dans une chorégraphie au cordo. L'imagination prend le pouvoir pour échanger des objets et se changer les idées. Si Jacques Cartier était un lieu de création et d'inventivité, l'idée infuse. Personne ne parle, tout le monde pense, le processus est en chemin. La métamorphose est en route. Il est temps de sortir libre comme l'air, mais attaché à ses murs. On ne sort pas de Jacques Cartier comme on y est entré. Donc après ce premier atelier, l'idée, c'est d'avoir un peu un moment de catharsis. Se dire j'ai ressenti des choses fortes, et donc je vais avoir besoin de les exprimer avant même de devoir finalement parler des enjeux et de la programmation du lieu. Il faut que je pose le ressenti. Premier atelier diagnostic. Sur le second, on va plus être sur le projet. Un projet ça se conçoit toujours à partir d'enjeux et ça se conçoit aussi avec des contraintes. Cette fois-ci c'est les architectes qui vont nous dire. Nous, dans ce lieu, on va avoir la contrainte incendie, la question de l'accessibilité à des personnes à mobilité réduite. Donc là, on va devoir intégrer cette question, et donc petit à petit la contrainte, elle a permis de faire en fait de la créativité collective. Comprendre que c'est les contraintes dans cet atelier-là qui vont pouvoir permettre aux différents participants de pouvoir réfléchir à partir de quelque chose. Et non pas tous azimuts avec une feuille blanche puisque dans aucun projet, on a de feuilles blanches.
10 jours ont passé. 10 jours pour digérer. Digérer la prison, accepter l'émotion et formaliser enfin nos premières visions. Déplier la prison façon origami pour tout mettre à plat. Pour cela, on nous donne rendez-vous dans un lieu inspirant, modèle de rénovation participatif plébiscité en plein cœur de Rennes : l'hôtel pasteur. Ancienne université devenu hôtel à projets et école primaire, l'hôtel pasteur est un exemple pour nous dans la conduite de la participation démocratique. Pour aboutir demain à ce que vont être les fonctions, les usages de cette prison. On va pas reproduire le modèle de A à Z, mais c'est effectivement une source d'inspiration. Après on est sur un site qui est beaucoup plus grand que Pasteur. Et puis avec peut-être aussi un enjeu urbain qui est plus singulier.
C'est un quartier au nord des quartiers qui ne dialoguent pas beaucoup l'un avec l'autre et qui sont très marqués socialement. Les débats s'animent, le vent créatif du collectif se lève sur Jacques Cartier. Une première étape réussie. Le projet prend vie. On a tous envie d'avancer ensemble pour emmener l'imposant bâtiment à destination. Mais, vers où et par où commencer. L'état des lieux est fait, mais après ? Trois équipes sont constituées. On nous propose de parler architecture fenêtre toiture porte couloir mur avec des portes aussi. Et puis on a des portes d'époque. Les traiter toutes de la même manière ces portes. Pour moi, il y a des zones qu'on doit conserver en l'état, qui conservent à tous les visiteurs l'impression, le choc qu'on a de la première visite de cette prison. Et puis pour d'autres secteurs où effectivement, on va pouvoir, aménager, traiter, enlever les portes pour donner plus de visibilité à l'intérieur et ainsi de suite. Je crois que j'aurais envie de tomber les murs parce que c'est ce qui me semble à cet endroit le plus symbolique. Et que justement dans les intentions que l'on peut énoncer sur le devenir de ce lieu, le symbole est important. Il va falloir qu'il se matérialise. Il est tombé depuis longtemps déjà.
Il est temps d'échanger les idées, de se renvoyer la balle entre nos trois équipes à l'hôtel pasteur. Donc pour le deuxième rendez-vous, on a utilisé des balles de tennis. On avait un thème dans les fenêtres, les portes, on les a remis dans les balles et puis on se les est lancées. Et, après, il y a une synthèse générale de toutes les synthèses qui avaient été faites. Garder la trace de l'histoire c'est important, mais pas au détriment des besoins ou des usages d'aujourd'hui. Pragmatisme pour ne pas dire frugalité de l'usage. Ne pas tout moderniser. Pas de position rapide. Nous partageons bien plus que des avis ou des simples opinions. Un destin pour ce morceau de ville. Ce terrain de vie spatiale.
Trois semaines plus tard, l'horizon s'éclaircit petit à petit par-delà les murs de Jacques Cartier. Le troisième atelier est l'occasion de recentrer sur la problématique initiale, une vision pour la prison. Trouver sa vocation, formaliser sa philosophie, pour créer un lieu au plus près des besoins culturels, citoyens et environnementaux de la métropole rennaise. Nous nous retrouvons au nouvel Antipode à Rennes, maison des jeunes et des cultures, symbole fort de tous les possibles. Donc le troisième atelier on a en tête notre diagnostic d'où l'on part. C'est un petit peu plus clair, on a un cadre qui s'est posé des enjeux, des contraintes et en fait petit à petit dans ce cadre-là, on demande aux gens pour le troisième atelier d'aller vers finalement quel fil rouge, on se donne pour la vocation de ce lieu. L'idée, c'est que le fil rouge dans ce projet, c'est quand même le fait qu'il s'agit d'une prison. Que ça a été un lieu de privation de la liberté et qu'on doit pouvoir garder cette mémoire-là et qu'on doit aussi pouvoir se servir de cet endroit. Ou en tout cas que cet endroit doive être l'endroit aussi d'une permanente interrogation sur ce que sont la liberté, l'enfermement, le milieu carcéral, la justice. La transformation de cet endroit-là ne peut pas se faire au détriment de son histoire. On est sur un morceau de ville avec la culture, la citoyenneté en fil rouge. Qui a des activités, peut-être demain des espaces de travail pour un artiste et des rendez-vous publics et peut-être des espaces de pratiques libres, de pique-nique. On cherche vraiment une multiplicité d'activités. Certaines seront gratuites, d'autres pas. L'enjeu pour nous étant de trouver une couleur au tout, une cohérence, ce qu'on appelle un commun. Pour que ce ne soit pas la somme de différentes activités qui ont trouvé leur place ici par opportunité, mais bien l'envie de constituer un tout avec plein de jambes différentes. Je voudrais que ça devienne un lieu déjà où tout le monde s'y retrouve, de genres complètement différents. Et tout ça, c'est assez facile ce que je vais dire, mais j'aimerais vraiment qu'on réussisse ça. C'est-à-dire que chacun s'y retrouve avec des pratiques différentes, des envies différentes, des besoins différents. J'aimerais beaucoup qu'on tienne compte de plusieurs critères. Donc le critère bien sûr historique, patrimonial, mais surtout le critère de la citoyenneté. C'est-à-dire que la prison protège quelque part la société. Et peut-être qu'avec les murs, on pourrait dire que la solliciter, cela va maintenant protéger des activités qui peuvent se faire. Et puis qui peuvent permettre d'enrichir la vie citoyenne, la vie participative. Moi j'aimerais bien que ce soit un lieu de réparation. Parce que je me suis aperçu lors des échanges que c'était vraiment un lieu abîmé. Quand je dis un lieu qui répare c'est-à-dire qu'on puisse aussi bien trouver des jeunes qui viennent passer du temps là-bas parce qu'ils n'ont rien à faire et qu'ils ont envie d'avoir un endroit où se retrouver. Qui ait un restaurant où on vienne se faire du bien par rapport à ça qu'on est. Je sais pas un sauna où on vient de se détendre. Qu'on ait plein d'activités en fait qui soient vraiment tournées vers la personne et vers le bien-être des personnes. Ou aussi pourquoi pas des questions liées à leur insertion en fait. Que des associations puissent avoir un terrain là-bas de travail avec d'autres. C'est effectivement un projet d'une forte ambition. J'ai envie d'y croire parce que je suis persuadé qu'on a besoin de projets très ambitieux pour continuer justement avancer, pour continuer à avoir des envies. Les utopies c'est ce qui nous permet en fait de nous projeter dans l'avenir, donc ce qui sera réalisé ne sera certainement pas tout ce qu'on aura pu évoquer, mais déjà, on aura fait ce pas de la stimulation intellectuelle et de la projection sur un projet de société, sur un projet commun.
Le temps du bilan est arrivé, un chemin collectif a été parcouru depuis que nous avons franchi pour la première fois l'imposante porte principale. Encore un peu étourdi et confus de toutes ces idées et ses envies, ses utopies parfois, nous écoutons la restitution de nos ateliers et réunions avec une pointe de nostalgie. Comme si de Jacques Cartier nous étions devenus un peu colocataires de son avenir.
Dans le quatrième atelier, la restitution, c'est un petit peu de présenter aux participants, aux 60 personnes, la manière dont on avait reçu, digéré toute la matière qu'ils avaient produite. De la phase diagnostic à la phase projet, c'était aussi une proposition de leur dire : "Bah voilà nous on a compris ça on s'apprête à dessiner ce programme, on s'apprête à faire ses plans. Est-ce que vous vous y retrouvez ? Est-ce que le discours qu'on fait de vos contributions est juste ? Et si il est juste nous ça nous donne aussi un petit peu la validation pour continuer le travail de cette façon-là avec le concepteur. Une chose est sûre, Jacques Cartier sera un lieu public, un trait d'union qui fera le lien entre le nord et le sud. On nous parle de couture sociale entre les quartiers Villeneuve et Bréquigny. C'est sur ce socle commun que trois directions se sont dessinées au fil de nos échanges. Trois axes qui vont ouvrir des portes et fixer le cap. Avant d'aller plus loin, d'abord faire de Jacques Cartier une place des projets citoyens, un lieu public ouvert aux pratiques et aux échanges, avec des bureaux, mais aussi de vastes espaces de travail en commun. C'est l'axe société ensuite. Faire de Jacques Cartier un phare qui rayonne sur tous les champs artistiques, culturels et créatifs, avec des ateliers et des espaces de production, d'exposition, voire d'hébergement. C'est l'axe création. Enfin, faire de Jacques Cartier une oasis urbaine pour faire face aux enjeux de la transition écologique, un îlot de fraîcheur et de verdure dans la ville, avec des jardins potagers, des allées pour se promener, se poser, jouer. C'est l'axe nature et environnement.
Trois repères forts, mais complémentaires. Pensés pour grandir ensemble dans un même lieu, organique, en bonne intelligence. Il y aura un avant et un après la grande opération de rénovation. Ça va se faire de manière progressive parce que c'est extrêmement coûteux. Intervenir par étape, c'est aussi maîtriser cette dépense publique et puis faire en sorte qu'entre temps, il puisse y avoir des usages. Que ce soit à l'extérieur parce qu'il y a quand même pas mal d'espaces extérieurs. Je pense en particulier à ce qui a pu, par exemple, se passer.
Le deuxième week-end de juin, avec le Centre Chorégraphique où des artistes ont pris possession des lieux. Ça a permis de découvrir des espaces. Il y a une curiosité, il y a une histoire du lieu, il y a une envie de l'investir. Et l'objectif, c'est de tester un peu avec cette dimension de participation, de citoyenneté, de culture aussi. Je pense que dans le rapport à la mémoire et à la construction de la mémoire, les artistes ont aussi des choses à nous dire. Et cet endroit, il peut être un lieu de dialogue inspirant entre des artistes et les citoyens.
Le ciel se dégage sur Jacques Cartier. La prison n'est plus un projet, mais un lieu de Renaissance. Elle recommence à vivre et montre la voie d'une nouvelle manière de partager la ville et la métropole, un nouveau trait d'union.