Du centre-ville aux quartiers : de la médiation pour mieux vivre-ensemble

La médiation municipale reprend du service à Rennes. Des agents arpentent rues et parcs, à la rencontre de la population pour informer sur la réglementation dans l'espace public, assurer le respect de l'environnement et la tranquillité publique, réguler les nuisances.

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Droits réservés : Anne-Cécile Esteve, Rennes Ville et Métropole

Près du centre social Carrefour 18, des rires s'échappent d'un groupe de personnes installées sur l'herbe. Ils et elles profitent des premières douceurs estivales : ciel bleu, soleil, bonne humeur, apéro et palets bretons.

Stéphanie Locussolle, agente municipale, les informe gentiment : « En quittant les lieux, pensez à jeter vos déchets dans les grandes bennes, puisqu'il n'y a plus de poubelles. » Une jeune femme, tout sourire, la rassure : « Oui, c'est prévu ! »

Environnement et tranquillité

Cette scène se déroule un jeudi du mois de mai, en fin de journée. Trois de celles et ceux qu'on appelle les médiatrices et médiateurs municipaux parcourent les quartiers sud de Rennes, à la rencontre des habitants et habitantes.

Leur mission : sensibiliser au respect de l'environnement, de la tranquillité publique, des autres usagers. Leurs outils :  le dialogue, l'écoute et la responsabilisation. Ce que Dominique Morel, du Service prévention de la délinquance et médiations, résume en « informer, jamais réprimer ».

Aller vers les gens

« Nous ne sommes ni la police, ni la brigade anti-incivilité, développe l'agente. Lors de nos maraudes dans les quartiers, le centre-ville ou les parcs, nous informons les Rennais et Rennaises de la réglementation dans l'espace public et notamment dans les lieux de regroupement fréquentés aux beaux jours. »

Un exemple de situation ? « Nous croisons souvent des personnes qui allument des barbecues dans des lieux ni adaptés, ni aménagés pour. Nous leur rappelons avec bienveillance que ce n'est pas autorisé. Nous veillons à réguler les nuisances. »

53 agents mobilisés

La médiation municipale a été expérimentée pour la première fois en 2020, post-pandémie. Depuis 2023, le dispositif est reconduit chaque printemps et été. Il repose sur le volontariat d'agents et agentes de la collectivité de tous les métiers et services. Cette année, 53 en font partie.

David Chatard travaille à la Direction des ressources humaines. Celui qui participe au dispositif pour la deuxième année est de sortie aujourd'hui.  La médiation me permet d'aller au contact des gens. Cela me manque dans mon métier, très administratif, commente-t-il. On participe à améliorer le bien-vivre de la population.

S'adapter

L'itinéraire du jour a commencé à Henri Fréville, et devrait s'achever à La Poterie.  « C'est un parcours prévisionnel : en fonction des rencontres, des discussions et de l'actualité, il peut changer », prévient Arnaud Mellier, médiateur professionnel chez Optima.

Il poursuit : « On devait aller à Bréquigny, mais il y a eu trop d'agitations et nuisances dans la journée. J'ai annulé. S'adapter à la situation : c'est le propre de la médiation. » « Quand on est dans les quartiers prioritaires, on est toujours accompagnés d'un pro », précise Dominique Morel.

Observer les réalités

Chasuble beige floquée du logo de Rennes Métropole en lettres roses sur le dos, David Chatard marche d'un pas lent, aux côtés de ces deux collègues de sortie. « On avance doucement pour montrer qu'on a le temps de s'arrêter, d'écouter, d'échanger », explique Stéphanie Locussolle.

Elle est cheffe de projets à la Direction de l'aménagement urbain et de l'habitat : « Comme je pilote des opérations d'aménagement, j'ai besoin d'avoir un lien avec les quartiers et d'y observer les réalités de vie. Avec la médiation, on est cœur de la parole. On la recueille, on remonte des problématiques de terrain et cela alimente nos projets et politiques publiques. Je me sens utile. » En rentrant, la médiatrice remplira un compte-rendu d'intervention, afin d'assurer un suivi.

Pauline Roussel