Police municipale : tout ce qu'il faut savoir sur la brigade canine

Saviez-vous qu'une brigade canine existait à Rennes ? Ces policiers municipaux et leurs compagnons à quatre pattes assistent et assurent la défense des patrouilles, et participent aux interpellations.

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Droits réservés : Arnaud Loubry, Rennes Ville et Métropole

À Rennes, dans le jardin d'un ancien manoir désaffecté, des policiers municipaux sont attroupés. Ce mardi 20 mai après-midi, des agents de plusieurs communes (Rennes, Vitré, Saint-Malo, Angers, Pontivy) se préparent à un entraînement pas comme les autres. À vrai dire, eux-mêmes, ne sont pas des policiers comme les autres. Brigade canine ou cynophile : voici le nom de leur unité.

Un entraînement par semaine

À la brigade de Rennes, le chien et son maître s'entraînent une fois par semaine. Pour l'exercice, cinq agents jouent des personnes en rave-party. Une enceinte crache de la techno, ils dansent et feignent d'être alcoolisés. Alors, des policiers, dont un maître-chien accompagné de son jeune Malinois, interviennent.

Quand le supposé affrontement devient plus violent, le chien est démuselé et lâché (ou « armé » selon le jargon policier). Il se jette sur un homme dit d'attaque : un agent habillé d'une tenue rembourrée et résistante aux morsures de chien, en coton et kevlar.  L'opération prend fin.

En patrouille tous les jours

« Dans le cadre d'interpellation d'un ou plusieurs individus agressifs, les maîtres-chiens interviennent. Contrairement aux idées reçues, les chiens ne sont pas formés pour rechercher des stupéfiants. C'est une autre compétence », commente Arnaud*, responsable de la brigade canine.

Cette brigade est créée à Rennes en 2017 pour apporter une sécurisation supplémentaire aux agents lors de leurs interventions. Elle compte quatre maîtres-chiens, sur les 115 agents et agentes de la police municipale. Au quotidien, ils sont sur le terrain : un par patrouille.

Chien de défense

« On fonctionne en service journalier et par équipage, précise le responsable. C'est notre particularité : un maitre-chien est toujours accompagné de trois agents. Notre brigade a souvent des demandes de renfort. »

La présence d'un chien est avant tout une dissuasion, une défense, qui assiste les collègues sur des situations compliquées. Quand il est « utilisé », c'est « en frappe muselée » ou « au mordant », dans le cadre de la légitime défense, comme nous avons pu le voir.

« Les chiens appartiennent à leur maître et sont conventionnés avec la Ville pour exercer au sein de la police. L'animal vit chez son maître. Aussi, ce dernier a une responsabilité juridique particulière : le chien constitue une arme par destination, s'il l'utilise, il doit rendre compte de son usage par rapport », explique Arnaud.

Du lien avec le chien

Dans la brigade, on retrouve des Malinois, un Cane corso et un Berger hollandais. Pourquoi ces races ? « Ce sont des chiens très joueurs. Ils sont dressés pour développer cet attrait au travail. Ils savent qu'ils sont en exercice lorsqu'ils sont équipés (harnais et muselière) et lorsqu'ils doivent réagir aux ordres de leurs maîtres face aux situations dangereuses. En dehors du travail, ce ne sont pas des chiens violents », insiste le policier.

Selon lui, la qualité première d'un policier maître-chien est l'aisance à travailler avec un animal. « On parle de brigade cynophile, ce n'est pas pour rien : il faut aimer les chiens », sourit Arnaud.

* Par sécurité professionnelle, il n'a pas souhaité communiquer son nom de famille.