L’Espace de santé Ambroise-Croizat, solidaire et participatif

Une offre de soins élargie, accessible à toutes et à tous, dans un quartier en renouvellement urbain, c’est ce que propose le Centre de santé communautaire du Blosne, place Jean-Normand.

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Droits réservés : Julien Mignot, Rennes Ville et Métropole

Si la santé est un droit, c'est aussi un lien humain, une attention à l'écoute et à la bienveillance, signale Nathalie Appéré, maire de Rennes et présidente de Rennes Métropole, félicitant ce modèle de santé innovant, basé sur la participation.  Inauguré le 5 juillet dernier, l'Espace de santé Ambroise-Croizat* dévoile son envergure : 400 m2 dédiés à une offre de santé de proximité, répartie dans les étages entre la Maison de la nutrition et du diabète, le réseau français des villes-santé de l'OMS, l'association Réveille ta Moelle. Et, au rez-de-chaussée, le centre de santé communautaire qui permet aux habitants du Blosne de bénéficier de consultations avec des médecins généralistes, des sages-femmes, un psychologue, un infirmier, une orthophoniste et une médiatrice.

Écoute et solidarité

Ce sont les maitre-mots de ce lieu comme en atteste Christine, habitante du quartier depuis 50 ans, investie dans l’aménagement et la vie du centre. On ne sort pas la carte bancaire, on n’est pas un numéro, on rit, on se fait du bien et un endroit comme celui-là, ça fait barrage à la solitude, remercie-t-elle. Sans oublier de mentionner l’implication des patients dans les activités : le café, le sport adapté, les marches, les ateliers cuisine, et bientôt le tricot et la photo. Ici, la participation n’est pas seulement encouragée, elle est un rouage de cette approche locale de santé impliquant tous les membres de la communauté, les professionnels, les habitants et les patients, rappelle Joana Trigueiro, coordinatrice gestionnaire.

Face aux difficultés

Le contexte de dégradation du système de santé inquiète. Œuvrer pour le droit aux soins est une mission prioritaire, rappelle Nathalie Appéré : On a parfois l’impression que se soigner est un luxe. Il faut trouver du temps, de l’énergie, et de temps en temps on renonce, on abandonne face aux difficultés. Surtout quand on a des métiers éprouvants et qu’on se trouve en première ligne des changements climatiques… Elinore Lapadu-Hargues, sage-femme et porteuse du projet, acquiesce :  Il faut penser la solidarité de demain et replacer le sujet de la santé dans sa dimension politique.  L’élan collectif anime le centre de santé qui revendique un accompagnement individuel inconditionnel, sans avance de frais, au croisement du sanitaire et du social. Les consultations peuvent être assistées par un interprète.
Ici, le soin commence dès l’accueil et se poursuit jusque dans les ateliers parentalité et les groupes d’entraide en santé psychique : On travaille sur le pouvoir d’agir, on se rencontre, on se fédère, on crée de la connaissance et on se soigne.

* Le nom de l'espace santé a été choisi en hommage à l'ancien ministre du Travail et père fondateur de la sécurité sociale.