Exporama : des expositions en plein air

Gourde à la main, bandana sur la tête, je me mets en marche pour découvrir ce qu'Exporama (lien externe) me réserve cet été. Pour commencer cette école buissonnière artistique, je fais le MUR de la rue Vasselot. Cette fois, c'est Swed Oner qui s'y colle. Cet artiste tisse un lien fort entre la rue, les cultures et les individus, en mettant en lumière des visages marqués par la vie et la solitude. Il puise son inspiration dans ses rencontres, notamment avec des sans-abri, qu'il peint avec réalisme et humanité en mêlant acrylique et aérosol. Ses portraits interrogent notre empathie, notre rapport au temps et à la beauté. Peut-être avez-vous déjà croisé ces êtres anonymes, les sujets de ses œuvres ? Bref, ce "street heart" nous touche droit au cœur.     

Remise de mes émotions, je me remets en chemin. En levant la tête, je tombe sur des installations textiles suspendues. Je consulte mon programme pour lever le voile sur cet objet artistique non identifié et en savoir plus sur les drapés, réalisés par Romane Poyard et Arthur-Louis Ignoré. Inspirées par l'architecture et l'ornement, leurs créations invitent les passants à redécouvrir la ville autrement, entre art et flânerie. Leur travail minutieux de couture et de peinture, confectionnés ensemble à La Belle Déchette, mêle savoir-faire artisanal et regard contemporain. Une œuvre aérienne et monumentale, à la croisée du quotidien et de l'imaginaire, à découvrir du côté de République, rue Edith Cavell et rue Saint-Yves.      

Pause fraicheur oblige, je m'arrête à Transat en ville pour me procurer un éventail et remplir ma gourde à la fontaine publique. J'en profite pour me poser sur un transat, histoire de préparer la suite de ma pérégrination culturelle.
J'opte pour l'œuvre d'Alexandre Bouchon, qui habille la palissade de la rue d'Échange. Vous ne connaissez pas cet artiste de rue Rennais ? Le slip de Superman rue de Saint-Malo, ça vous parle ?  Le Rennais explore le polaroïd comme une pratique spontanée, artisanale et profondément personnelle, loin des codes de la photographie traditionnelle. Il colle ses clichés agrandis dans les rues de Rennes, qui mêlent poésie du quotidien et dérision tendre.      

Le temps file et des choix s'imposent... Soit, je pars au nord à Beauregard pour découvrir un art flottant au vent : le Frac Bretagne a invité cinq artistes à collaborer avec les habitants pour créer des drapeaux. Une façon de transformer le quartier en un lieu de déambulation poétique, où se rencontrent art et communauté.

Mais, je pourrais aussi prendre la direction de l'est, vers Via-Silva. J'ai entendu parler de l'association Les Ailes de Caïus, qui suivent l'évolution du quartier. Jean-Christian Bourcart réalise ainsi des photographies de parkings en construction et de bureaux high-tech, qu'il transforme ensuite avec l'intelligence artificielle, créant des images qui mêlent réalisme et éléments fantastiques pour interroger notre vision du monde et du futur... À ses côtés, Susie Waroude propose une approche intime du territoire en capturant des portraits à huis clos, dévoilant la beauté du quotidien et questionnant la mémoire des lieux à travers la lumière et les textures. Leur travail est également à retrouver au Thabor et à la station de métro Sainte-Anne.

L'art me donne des ailes. Ça tombe bien, j'ai prévu d'aller découvrir les créations sonores et visuelles de l'exposition "Cui Cui" à Basalt (Prairies St-martin), à l'Endroit (Colombier), et sur les panneaux 4x3 (Avenue Artisitde-Briand) dès demain ! 

Fleur Gueutier