Le Conseil citoyen du numérique responsable : donner un avis éclairé

Le numérique fait partie de nos vies et nous aurions du mal à faire sans. Cela n’empêche pas d’y réfléchir. C’est ce que font les  Rennais qui ont accepté de rejoindre le Conseil citoyen du numérique responsable.

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les membres du conseil citoyen du numérique réunis autour d'une table

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Les membres du Conseil citoyen du numérique responsable (CCNR) habitent à Rennes. C’est leur principal point commun. Par ailleurs, tout a été fait pour créer un groupe hétéroclite. Hommes et femmes, de tous les âges, venant de quartiers et d’horizons différents, se réunissent pour aborder des thèmes que certains maîtrisent et d’autres pas. Marie-Andrée, ancienne responsable de formation récemment retraitée, explique : dans l’échantillonnage, il y a l’idée d’avoir une représentativité des citoyens.

C’est une agence de médiation, chargée de constituer le panel, qui les a contactés. Évidemment, rien n’a été imposé. Celles et ceux qui ont accepté la mission, par curiosité ou par envie d’apporter leur pierre à l’édifice, ont un mandat de deux ans, renouvelable une fois. Ensuite, il faut laisser sa place et donner la parole à d’autres.

Mes enfants me décriraient comme technophobe, s’amuse Marie-Andrée, pourtant enchantée d’avoir rejoint l’aventure. Ce n’est pas la technologie qui m’intéresse, c’est comment le numérique vient impacter nos vies, dans le positif, mais aussi dans le négatif. Ça m’oblige à regarder le sujet de plus près et c’est passionnant.

Adrien, 32 ans, est là depuis les débuts. Les démarches participatives m’intéressent, donc je trouve que c’est une bonne expérience à vivre de l’intérieur. Le numérique, c’est son domaine : il est chercheur dans les sciences et technologies de l’information et de la communication. Mais il a un point de vue très situé et incomplet. Il a découvert des problèmes auxquels il n’avait jamais été confronté, notamment ceux liés à la fracture numérique.

Chantier en cours et premières pierres

Depuis la création du Conseil en 2022, plusieurs sujets ont été étudiés : l’accessibilité des démarches administratives dématérialisées, l’accompagnement des jeunes dans leurs usages du numérique, la place de l’intelligence artificielle dans notre quotidien. En ce moment, le groupe planche sur le numérique et l’environnement.

Le CCNR se saisit d’un thème qui lui semble utile ou c'est la Ville qui propose. Membres du Conseil et élus s’entendent sans difficulté puisque ces questions sont celles qui traversent la société à plus grande échelle.

Tous les deux mois, Marie-Andrée rejoint ses collègues pour une séance de travail de quelques heures. Comment passe-t-on d’un avis sur un sujet tel qu’on pourrait en discuter samedi soir à l’apéro à celui d’un citoyen un peu plus éclairé ? Les participants et participantes au CCNR assistent à des conférences d’experts qui vulgarisent les idées nécessaires à la réflexion du groupe. Cela permet « de ne pas dire de bêtises et d’éviter les travers », commente Adrien.

Le trentenaire a du mal à suivre le rythme, par manque de temps. Il n’a pas pu participer à toutes les sessions et il n’est pas le seul. Il le regrette : La démocratie participative peut marcher quand on nous donne les moyens d’avoir du temps pour bien nous investir.

Malgré tout, grâce à un cadre et à une méthodologie stricts, le CCNR produit un ensemble de préconisations concrètes qu’il transmet aux services de la collectivité pour une possible mise en oeuvre. Le Conseil n’est en aucun cas décisionnaire, mais la Ville s’engage à présenter un retour et à communiquer sur la faisabilité de telle ou telle recommandation. Pour Marie-Andrée, ça donne à voir comment s’élaborent des politiques publiques.

Anne-Claude Jaouen