Le biochar, terreau miracle des espaces verts ?

La Ville de Rennes et UniLaSalle testent les capacité du charbon végétal à retenir l'eau dans les sols. 

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L'agriculture s'intéresse de plus en plus à cet amendement innovant, issu de la pyrolyse de biomasse, réputé améliorer la qualité des sols. Puits de carbone, le biochar piège le CO2 et absorbe les nutriments comme une éponge. Encore mieux : il retient l'eau au bénéfice des plantes. Mais dans quelles proportions ? Et à quelles conditions ? À Rennes, une expérimentation à petite échelle est menée dans le quartier Mauconseil. Le projet de recherche est porté par l'Institut polytechnique UniLaSalle.

Le biochar pourrait être une solution intéressante pour rendre la ville plus perméable et résistante au changement climatique.

Droits réservés : (Arnaud Loubry)

Contactée pour mettre un terrain à disposition, la Ville de Rennes a ciblé la rue François Elleviou, en cours de réaménagement. D'un côté, deux fosses de plantation ont été remplies d'un mélange de terre végétale et de biochar (20 %). De l'autre, deux massifs témoins sans biochar permettront d'évaluer les bienfaits du procédé. « Selon la littérature de labo, celui-ci pourrait améliorer les capacités de rétention d'eau des sols de +20 à + 50 % », dévoilent les chercheurs Nicolas Fégeant et Lydia Fryda.  


Fin janvier, huit érables ont été plantés dans la rue dont deux dans des parterres garnis de biochar. Des sondes enterrées indiqueront la disponibilité en eau. Les effets sur la santé des arbres seront visibles d'ici cinq ans. Moins d'arrosage, moins de stress hydrique... « Le biochar pourrait être une solution intéressante pour rendre la ville plus perméable et résistante au changement climatique. Malheureusement son coût est encore prohibitif », commente Marc Schwager, à la direction des jardins et de la biodiversité. Pour bien faire, une seconde expérimentation est suivie sur le terrain de rugby du stade Robert Launay.

Olivier Brovelli