Ponts, parkings aériens, digues, un patrimoine sous étroite surveillance

L'effondrement du pont de Morandi à Gênes en 2018 a mis en lumière l'importance de l'entretien et le suivi des infrastructures. La métropole de Rennes compte 450 de ces ouvrages sur son territoire. Tous font l'objet d'une surveillance et d'une maintenance pour assurer la sécurité de nos déplacements au quotidien.

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Deux hommes inspectent un ouvrage subaquatique sur la Vilaine à Rennes.

Droits réservés : Arnaud Loubry, Rennes Ville et Métropole.

Trémie Marboeuf, les 45 parkings aériens du Blosne, le pont qui enjambe la Seiche au lieu-dit Vaugon à Vern-sur-Seiche, les digues et même la dalle du Colombier, tous ces espaces sont gérés par la direction de la voirie, compétence de la métropole. Toute l'année, trois techniciens répartis en autant de secteurs assurent diagnostics et maintenance via des marchés publics pour pérenniser ce patrimoine bâti dans le temps.

Un calendrier précis

Tous les ouvrages de nos secteurs font l'objet d’inspections détaillées tous les 5 ans et d'au moins une visite annuelle de surveillance. annonce Julien Kerdreac'h, technicien Ouvrages d'art. Le patrimoine subaquatique, en contact avec l'eau est également scruté avec soin et fait l'objet de diagnostics spécialisés, en marché public, confiés à Hydratec, entreprise spécialisée. Cette gestion par secteur permet l'inspection de l'ensemble du patrimoine sur 5 années.

Des indicateurs en temps réels

Les visites de terrains s'effectuent sur la période de mars à juillet. La visite technique d'une heure minimum donne lieu à un rapport établi sur des critères précis  avance Julien Kerdreac'h. À partir des rapports un tableau de synthèse est alimenté et permet, à la rentrée de septembre, de définir un plan de charge des chantiers à entreprendre. Arbitrés par les élus métropolitains les travaux de ce plan de charge sont concrétisés, en général, l'année suivante.

Une machine bien rodée…

Une fois les travaux validés, c'est au tour des entreprises de rentrer en piste. Julien détaille quatre marchés nous permettent d'engager les travaux sur les joints de chaussées, la dévégétalisation, les gardes corps, la réparation des ouvrages d'art. Certains ponts sont les pieds dans l'eau et nécessitent des compétences et du matériel spécifique avec plongeurs, scaphandriers, bateaux qui s'adaptent à chaque site, parfois complexe.  

… qui a récemment fait ses preuves

Tout le monde à encore en mémoire les crues impressionnantes de fin janvier à Rennes et dans la métropole. Sur ces épisodes de crues, les ponts et les digues sont particulièrement scrutées, et peuvent être mis en tension par la montée des eaux et le flux des courants  explique Florent Guellil technicien ouvrage d'art en charge de la prévention des inondations. Post épisode de crues, le renforcement des quais de la Prévalaye a été engagé, des travaux d'envergure qui se poursuivront en 2026.

Préserver la biodiversité

Chaque décision de travaux sur ce patrimoine est l'occasion de questionner la continuité écologique ou la préservation de l'écosystème présent autour des ouvrages d'art. Nous sommes particulièrement sensibilisés à ces questions, relève Julien Kerdreac'h, toute action sur l'habitat naturel est compensée pour que les changements entrepris impactent le moins possible la biodiversité  . À cette fin des passages à crapauds, à loutre ou encore la pose de nichoirs pour les chiroptères sont réalisés. Une maintenance des ouvrages d'art qui cache bien de nombreux aspects insoupçonnés !

Arthur BARBIER.

Chiffres-clés

  • 3secteurs gérés par 3 agents : au sud dans un triangle Bruz, Thorigné-Fouillard, Nouvoitou, au nord dans un triangle Bécherel, Saint-Grégoire, Chavagne. La ville de Rennes est un secteur à part entière.
  • 1500000Euros de budget annuel pour la maintenance et la surveillance du patrimoine (chiffre réalisé 2024).
  • 450ouvrages d'art répartis sur le territoire des 43 communes de la métropole.