1885. Devant le conseil municipal réuni ce 8 février, Jean-Marie Deschamps, maire de Vern-sur-Seiche, annonce la création d’un corps de sapeurs-pompiers. Le bourg – quelque 1 500 habitants à l’époque – va donc avoir sa propre caserne. Seize pompiers volontaires s’y engagent, pour la plupart agents municipaux, commerçants et artisans de la commune. Le matériel mis à leur disposition : 50 seaux, 20 casques, 20 ceinturons et une pompe à bras. Ancêtre assez sommaire du camion de pompiers, rempli avec des seaux d’eau et tracté à la force des bras, l’engin va pourtant devoir affronter de redoutables incendies : celui de l’Hôtel de la gare en 1910, celui du clocher de l’église en 1911, puis plus tard, en 1938, celui de la fromagerie des Bouillants, qui mettra en évidence le besoin de se doter de matériel plus performant. À l'époque, on s'éclaire à la bougie ou à la lampe à pétrole, on se chauffe à la cheminée, et les habitations ont souvent une structure en bois... Les départs de feu sont donc très fréquents
, rapporte Lionel Gogdet, chef de la caserne de Vern. En 1939, la pompe à bras est remplacée par une moto-pompe, qu’il faut encore tracter sur les lieux d’incendie avec les moyens du bord, par exemple le camion à bestiaux du boucher du village, qui vient volontiers prêter main-forte aux sapeurs-pompiers. Ceux-ci attendront 1966 pour avoir leur premier camion-citerne – un vieux Dodge réformé de la Seconde Guerre mondiale – puis 1990 pour le premier véhicule incendie « moderne ».
La caserne de pompiers de Vern-sur-Seiche fête ses 140 ans !
La caserne de pompiers de Vern-sur-Seiche fête cette année son 140e anniversaire. Mais avant de souffler les bougies, ravivons les souvenirs d’une aventure débutée en 1885. Des premiers seaux d’eau aux lances haute pression, des grands incendies aux petits bobos quotidiens, des drames aux happy ends… c’est une histoire d’hommes et de femmes, engagés et animés par la passion de secourir.
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