Rennes se dote d'un premier Plan local d'éducation nature
Approuvé en conseil municipal du 30 juin, le Plan local d'éducation nature s'adresse aux enfants et adolescents. Objectif : déployer des projets d'éducation à la nature dès que …
À l’école de Brécé, des élèves de différents niveaux pratiquent la classe à l’extérieur. Apprendre dans la nature approfondit leur lien au vivant, tout en développant leur autonomie et leur créativité.
ActualitésDroits réservés : Arnaud Loubry, Rennes Ville et Métropole
Nous allons faire classe dehors, nous allons chasser des trésors
, fredonnent les maternelles, en bottes et combinaisons, derrière le chariot tiré par la maîtresse. Sur le sentier boisé, le ciel est maussade mais l’excitation à son comble.
Le groupe emprunte le « chemin magique » ; celui qui mène de la classe au vallon. Pendant la marche, l’enseignante sollicite leurs sens et connaissances : On ferme les yeux et la bouche, on ouvre les oreilles…Qu’avez-vous entendu ?
Les oiseaux et la quatre-voies
, déclare Tiago, 5 ans. Sourires. Le sifflement d’un rouge-gorge
, partage Paul, 4 ans, à ses côtés. Les enfants nomment ce qui les entoure : les baies, les longues feuilles du châtaigner et celles du chêne « en forme de doigts », comme le précise Ewenn. L’endroit est propice pour entonner une chanson immuable : « Dans la forêt lointaine… »
Droits réservés : Arnaud Loubry, Rennes Ville et Métropole
On sort toute l’année, ce qui permet d’observer les changements de la nature à chaque saison. Au début, on faisait classe dehors une fois par semaine, puis, faute d’accompagnateurs disponibles, nous sommes passés à une fois tous les quinze jours
, explique l’enseignante Delphine, qui a initié la classe du dehors il y a deux ans avec ses deux collègues Florence et Anne.
Le projet n’a pu voir le jour qu’avec l’implication des Atsem (Agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles), en soutien à la logistique et la gestion du groupe.
Quinze minutes plus tard, les élèves prennent place autour d’un vénérable pommier, assis sur un tronc reconverti en banc. Quelques révisions sur les arbres fruitiers et les saisons, et un rappel des règles d’or : On ne mange rien de ce qu’on trouve dans la nature car il existe des plantes toxiques, comme la ciguë. On doit toujours avoir un adulte en vue. Et quand on entend le sifflet on revient vers l’adulte ou sous le pommier.
Place à la récréation, dans les champs et les grands espaces. Karine, l’Atsem, et trois mamies accompagnatrices surveillent le groupe qui s’éparpille. C’est bien de nous solliciter ; j’ai du plaisir à partager la sortie avec mon petit-fils. Faire classe dehors, c’est fantastique, ça leur apprend à respecter la nature
, louent les grands-mères.
Pendant ce temps, Delphine prépare les ateliers en disposant loupes, boîtes à insectes et égouttoirs. La classe se divise en trois groupes. L’un étend un drap au sol pour collecter et observer des insectes. On utilise un pinceau pour les mettre dans la boîte, pour ne pas les abîmer
, rappelle Delphine. Un autre s’essaie au land art en décorant des passoires de pâquerettes, fleurs de trèfle et autres petits trésors glanés alentour. Le troisième a pour mission de ramasser des minéraux ou végétaux, et de les classer par taille. On poursuit les notions abordées en classe comme les ordres de grandeur, la motricité fine. Faire classe dehors développe leur créativité, la curiosité et l’autonomie
, témoigne Delphine.
La collation prise, la séance s’achève par un dernier rituel. Les enfants écoutent une histoire lue par l’enseignante, allongés dans l’herbe en regardant les nuages. L’école au grand air, un rêve d’enfant.
Droits réservés : Arnaud Loubry, Rennes Ville et Métropole
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J’accompagne et conseille les enseignants du premier degré, de la maternelle au CM2, qui souhaitent faire classe dehors. Cette démarche pédagogique relie les apprentissages des programmes et une approche concrète et sensible de l’environnement. Les temps en extérieur s’inscrivent en continuité avec les activités menées en classe, en amont et en aval des sorties. Il s’agit de créer du lien pour donner du sens aux apprentissages et nourrir une réelle prise de conscience écologique chez les élèves. L’école du dehors permet d’enseigner dans toutes les disciplines. En mathématiques, on peut aborder les fractions en observant les pétales d’une fleur ; en français, travailler les sons à partir d’éléments de la nature ; en arts, utiliser les matériaux naturels pour créer ; en sciences, explorer le vivant sur le terrain ; en EPS, inventer des parcours adaptés à l’environnement... Mais c’est aussi un moment privilégié pour apprendre de la nature et par la nature : en s’émerveillant, en se questionnant, en observant, en expérimentant, et en manipulant le monde qui les entoure. Mieux on connaît la nature, mieux on la respecte.
Fred Amblas
Approuvé en conseil municipal du 30 juin, le Plan local d'éducation nature s'adresse aux enfants et adolescents. Objectif : déployer des projets d'éducation à la nature dès que …
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