Étudiants, chercheurs et grand public unis pour un inventaire participatif de la biodiversité à Rennes

Un inventaire éclair de la biodiversité a été organisé, vendredi 12 et samedi 13 septembre 2025, sur le campus de Beaulieu. Ouvert aux étudiants, aux chercheurs, au personnel et au grand public, il contribue à mieux connaitre la faune et de la flore qui peuplent le campus.

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Des participants à un atelier du bioblitz autour d'une plante poussant sur une pelouse, dans le campus de Beaulieu samedi 13 septembre 2025.

Droits réservés : J. Mignot, Rennes Ville et Métropole

Sur le campus de Beaulieu, à l'Est de Rennes, vivent quelque 1 800 espèces végétales et animales : arbres, plantes, insectes, gastéropodes, mammifères ou encore oiseaux. Vendredi 12 et samedi 13 septembre 2025, un événement original y était organisé, le bioblitz. Objectif : rassembler des données sur la biodiversité présente sur place, de façon participative. Il permet d'obtenir, selon Régis Supper, chargé de mission biodiversité à l'Université de Rennes, « une photo à un instant T » des animaux et végétaux.

Mammifères, insectes, chauves-souris

Vendredi matin, Thomas Mazier, étudiant en master 1 « Patrimoine naturel et biodiversité », a emmené un groupe d'une demi-douzaine de participants, aux abords de la grande mare située au cœur du campus. L'atelier visait à trouver des traces et indices de la présence de mammifères. Hélas, « il y avait peu de traces, car il a beaucoup plu. », raconte Liliana, étudiante de Sciences po en alternance à Beaulieu. Le groupe, notamment armé de petits flacons, appelés des piluliers, et de filets, a alors prélevé des insectes. « J'ai appris les techniques de ramasse et comment on fait pour recenser. », explique-t-elle. L'un des participants a repéré le vol d'un oiseau à la couleur bleue caractéristique : un martin-pêcheur. Thomas Mazier, qui se spécialise sur les mammifères et les chauves-souris, avait prévu de mener quatre ateliers, deux sur les traces et deux sur les chauves-souris. Ce bioblitz est, pour lui, « un moyen d'améliorer mes compétences ». Il ajoute : « Si les gens s'intéressent à la nature, cela va amener de la curiosité et à la protection au bout d'un moment Et ça fait des heureux parmi les gens qui viennent participer : même observer des rouges-gorges ou des poules d'eau peut déjà commencer à les émerveiller. »

Des données locales, accessibles à tous

Après les prélèvements, étudiants, scientifiques et grand public pouvaient se rendre au QG du bioblitz, dans la halle des associations. Y étaient à disposition des jumelles, pinces et guides, y étaient aussi installés des loupes, ressemblant à des microscopes, et des ordinateurs. Dans la halle, Annegret Nicolai, écologue, spécialiste en gastéropodes terrestres, avait un rôle de coordinatrice scientifique du bioblitz. Elle qui a découvert le concept au Canada en 2012 confie d’ailleurs avoir déjà recensé une espèce de limace rare sur le campus de Beaulieu ! Parmi ses missions, « aider à déterminer les espèces et à saisir les données dans un fichier qui peut être public. » L'un des intérêts de cet inventaire participatif est, formule Régis Supper, de « proposer des processus de protocole standardisés, pour que les données puissent être plus facilement utilisées à une échelle nationale. » Elles seront même versées sur un portail international, le GBIF (Global Biodiversity Information Facility pour Système mondial d'information sur la biodiversité) où elles seront accessibles à tous.

« Un nouveau contact avec la nature »

Cet inventaire éclair est le troisième du genre organisé par le Collectif inter-campus pour le développement durable, après un premier sur le campus de Villejean et un deuxième sur celui de Ker-Lann. Pour ce bioblitz 2025, l'Université de Rennes, l'École nationale supérieure de Chimie de Rennes et l'Insa Rennes étaient aux manettes. L'inventaire permet de réunir public, étudiants, jardiniers et scientifiques, notamment autour d’un partage de techniques respectueuses de l’environnement. Il a vocation à se répéter dans le temps pour repérer les espèces qui se développent ou périclitent sur certains espaces. À Beaulieu, deux inventaires de la biodiversité avaient déjà été réalisés, en 2018 et 2021.
La scientifique Annegret Nicolai explique, enfin, l'intérêt pour les étudiants ou le public à de prendre part à ce type d'actions. « Cela leur permet de toucher à la nature, d'avoir un nouveau contact avec elle, de pouvoir découvrir des choses sur les espèces et les écosystèmes, mais aussi de comprendre la démarche scientifique. Beaucoup de choses peuvent se faire en faisant. »

Nicolas Auffray, avec Isaac Quiñones

Gros plan sur une plante au bout de laquelle se trouve une coccinelle, en arrière-plan et flou un visage d'enfant qui regarde la coccinelle, lors d'un atelier sur le campus de Beaulieu samedi 13 septembre 2025.

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