20 ans après la loi de 2005 : le collectif Handicaps 35 dresse le bilan et lance un colloque gratuit

Citoyenneté, habitat, santé, école, emploi… 20 ans après la loi du 11 février 2005, le collectif Handicaps 35 propose un colloque, mardi 7 octobre 2025, entièrement gratuit pour réfléchir ensemble à ces enjeux. 

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Droits réservés : Arnaud Loubry, Rennes Ville et Métropole

Le colloque organisé par le collectif handicaps35 s'inscrit dans le cadre de la semaine locale du handicap (lien externe) qui se déroule du  27 septembre au 9 octobre à Rennes.

Rencontre avec Françoise Thouvenot, vice-présidente du collectif Handicaps 35.

Quelles ont été les principales avancées de la loi de 2005 ?

Elle a changé la définition du handicap. Auparavant, c'était la personne qui était désignée comme handicapée, aujourd'hui on convient que c'est l'environnement qui n'est pas adapté à la personne. Par exemple, on disait que quelqu'un n'était pas capable de prendre le train, aujourd'hui, on dit que c'est la gare qui n'est assez accessible. Elle a aussi ouvert le droit à compensation pour pouvoir choisir sa vie et être autonome. Et elle a permis la reconnaissance de nouveaux types de handicap comme le trouble autistique (TSA), les troubles de l'attention (TDH), Dys,  ou de certaines maladies chroniques comme l'épilepsie ou la sclérose en plaque… 

La loi prévoyait d'améliorer l'accessibilité. Qu'en est-il ?

On peut reconnaitre une amélioration sur la chaussée ou dans les transports. La loi prévoyait l'accessibilité des établissements recevant du public (ERP).  45 % le sont actuellement au niveau national (67 % à Rennes NDLR), ce qui n'est pas suffisant.  Mais surtout, toutes les formes de handicap ne sont pas prises en compte.  Il ne suffit pas qu'une bibliothèque possède une rampe pour être accessible. Il faut aussi penser aux handicaps visuels, auditifs ou mentaux. Il y a également une révolution du numérique donc il faut s'intéresser aussi à l'accessibilité des sites internet, en tenant compte des difficultés de compréhension. 

Et concernant l'accès à l'emploi ?

Il reste beaucoup à faire sur les questions d'accès à l'emploi quand on sait que 14 % des personnes en situation de handicap sont au chômage contre 8 % de la population en général. Pour aider les jeunes à accéder à l'emploi, il faut aménager les postes de travail. Mais il faut penser aussi à l'environnement professionnel. Par exemple être formé pour comprendre les réactions des personnes autistes qui ne comprennent pas l'implicite…

Quelles sont les principales difficultés actuellement ?

Le manque de moyen.  On parle beaucoup du problème des Accompagnants d'enfant en situation de handicap (AESH) dans les écoles. Mais, en réalité de nombreux enfants auraient besoin d'être accueillis dans un Institut Médicoéducatif (IME), en accueil de jour et avec la Prestation en Milieu Ordinaire (PMO). Or, sur les 1500 places disponibles en Ille-et-Vilaine, il y a autant d'enfants en attente... Un problème que l'on retrouve également pour l'accompagnement des adultes, dont certains sont accompagnés par des parents vieillissants.  Ce n'est pas normal que l'on demande aux familles d'intervenir à la place de la société…

Propos recueillis par Françoise Rouxel-Le Nigen

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La participation à l’événement est gratuite, comme la pause déjeuner offerte aux participants.
L’inscription est obligatoire : https://www.helloasso.com/ (lien externe)