Une scolarité en breton jusqu'au bac à Rennes

Plus de 700 élèves rennais apprennent le breton à Rennes. Fanch Boulard-Massa, qui vient d’entrer en Terminale, en fait partie. Il a été scolarisé depuis la maternelle en filière bilingue. Il est devenu très proche de cette langue que sa famille paternelle parlait.

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Droits réservés : Arnaud Loubry, Ville et Métropole

Fanch Boulard-Massa est un Rennais de la tête aux pieds. Il est né et a grandi ici. Un brittophone également. Mon père ne parle pas breton mais il était amoureux de la langue et de sa culture, développe-t-il. Il y avait des bretonnants dans sa famille. Sa mère était enthousiaste à l’idée de mettre ses enfants, Anna et Fanch, dans un cursus bilingue.
Au total, on dénombre 12 filières bilingues dans le premier degré et 4 dans le second, 3 au collège et une au lycée. Plus de 700 élèves sont inscrits cette année, un chiffre comparable à celui de l’année dernière. En Bretagne, Rennes est la ville avec le nombre le plus élevé d’inscrits en filières bilingues, établissements publics et privés confondus.

Apprendre la langue du pays

Fanch vient de rentrer en classe de terminale au lycée public Jean Macé, dans le quartier du Thabor. Il obtiendra à la fin de l’année scolaire 2025-2026 un baccalauréat spécialisé dans les sciences. J’ai passé une super scolarité, dit, enjoué, le jeune homme de 17 ans. Il a suivi des cours en breton depuis la maternelle : À la maternelle, c’était 50/50. La moitié des matières en français et l’autre moitié en breton. Au collège, on nous enseigne le sport, l’histoire, les mathématiques, les arts plastiques et la musique en breton, en plus des cours de breton habituels. Au lycée, cela fonctionne comme une section européenne. Nous avons des cours d’histoire en breton, en plus des cours de breton.
Fanch veut devenir éleveur depuis petit, un rêve de gosse. Pour autant, il n’a pas fait de baccalauréat professionnel agricole… à cause du breton ! : Je suis resté en filière général exprès ! Parler cette langue est important pour lui. C’est la langue de sa région et de ses aïeux. Convaincu, il n’hésite pas à convaincre d’autres personnes à leur tour. Je fais du baby-sitting d’une petite de deux ans. Au départ, ses parents me disaient que parler breton, c’était sectaire mais ils ont changé d’avis petit à petit. Je lui parle en breton et je traduis ensuite. Ils la scolariseront dans une filière bilingue quand elle aura l’âge d’aller à l’école ! Et, peut-être, empruntera le même chemin que Fanch.

Manon Deniau