Cybersécurité : Les Cadettes, un tremplin pour les femmes dans un monde encore trop masculin

Dans la cybersécurité, ce ne sont pas les débouchés qui manquent. Ce sont plutôt les femmes. Aux dernières nouvelles, la filière comptait tout juste 11 % de profils féminins. Les Cadettes de la cyber s’emploient à changer la donne.

Depuis 2021, le programme accompagne une douzaine d’étudiantes par an dans la dernière ligne droite de leur formation et les premiers pas de leur insertion professionnelle. Calé sur deux ans, le programme repose sur du mentorat, des formations complémentaires. Il inclut des cours de théâtre, du média training et même un stage commando. La participation à des salons, la réalisation de projets (podcasts, challenge capture the flag…) complètent le plan d’entraînement. « ​En contrepartie, les filles animent des ateliers de sensibilisation dans leur école, au collège ou au lycée. C’est du donnant-donnant », explique Charlotte Wojcik, à l’origine du programme. Les Cadettes de la cyber mettent le pied à l’étrier de jeunes femmes qui vont devenir des modèles de rôle, bénéficiant d’une forte visibilité, incarnant les réussites possibles dans un secteur trop feu féminisé.

Les Cadettes de la cyber constituent leur cinquième promotion cet automne. Les CV proviennent de toute la France.

Etudiante à Rennes, Inés Andrade Pascal faisait partie de la dernière cohorte. En stage actuellement chez Orange cyberdéfense, la jeune femme achève un double cursus à l’INSA et Sciences Po. Un pied dans l’informatique, l’autre dans la géopolitique. « J’ai postulé aux Cadettes car je me sentais un peu déconnectée du monde professionnel. »

Pendant deux ans, Inès a couru les événements. Longuement discuté avec sa marraine députée. Rencontré des experts de tous horizons. Animé des tables rondes. « Les Cadettes m’ont ouvert les yeux et des portes. Oubliez le hacker à capuche… J’ai découvert qu’il existait des métiers très variés, à la fois techniques et stratégiques. »

En retour, l’étudiante a fait le tour des lycées pour susciter des vocations chez des jeunes filles à peine plus jeunes. « C’est plus facile d’oser quand on peut s’identifier à un modèle accessible. » Avec quels arguments ? « La cyber recrute, c’est un fait. C’est un secteur jeune, riche en nouveautés, en opportunités. C’est surtout un travail utile qui fait sens. » Pour celle, ce sera analyste de la menace cyber.

Olivier Brovelli