À Rennes, la Métropole et les livreurs dialoguent pour des livraisons plus sûres

Le boom de la livraison met au défi la sécurité routière. Rennes Métropole rencontre les livreurs des plateformes pour parler éclairage, stationnement mais aussi accès aux droits. 

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Plusieurs livreurs en vélo ont profité des animations et actions de sensibilisation proposées.

Droits réservés : Arnaud Loubry, Rennes Ville et Métropole.

Combien sont-ils exactement à pédaler avec leur sac isotherme Uber Eats ou Deliveroo ? Environ 2 500 autour de Rennes dont la moitié à temps complet, estime Joseph Atangana, président des Coursiers autonomes de Bretagne (lien externe).

Mercredi 12 novembre 2025, à l’invitation de Rennes Métropole, un petit peloton faisait étape autour du bus de la Maison du vélo (lien externe), stationné sur l’esplanade Charles-de-Gaulle. Objectif ? Sensibiliser les livreurs à la sécurité routière. 

Stationnement gênant

Livreur depuis quatre mois, Jean-Mohammed connaît le code de la route. J’ai mon permis. Je fais attention. Si j’ai un accident, je ne pourrai plus travailler. Mais le livreur admet passer outre parfois : On est mal payé. Il faut livrer vite pour prendre plusieurs courses.

Le dialogue s’engage avec la police municipale, en particulier sur le stationnement gênant occasionné par les regroupements devant les restaurants. La tolérance est variable. J’ai pris une amende de 135 €. C’est beaucoup. Regardez, ce midi, j’ai gagné 7 €….

Cyclomoteurs électriques

La sécurité routière, c’est aussi le matériel. La Maison du vélo distribue des accessoires réfléchissants. La Petite reine (lien externe) a sorti son atelier de réparation mobile. Une chance pour Abas dont le dérailleur a lâché. Crevaison, je sais faire. Sinon c’est Décathlon. Mais ça prend du temps, c’est cher. Et pendant que mon vélo est en réparation, je ne travaille plus.

Merabuddin, lui, aimerait remettre sur pied son puissant vélo électrique, acheté 1 100 € à Paris le mois dernier. L’engin est déjà en panne. Je n’ai plus de freins. C’est dangereux, témoigne le coursier en exhibant son genou écorché. Mais s’agit-il encore de vélo ? Ces fat bikes sont davantage des cyclomoteurs électriques, estime Guillaume Porcher, référent vélo chez Rennes Métropole. Pour être en règle, les livreurs devraient porter une plaque, un casque et des gants….

Entre précarité et sécurité, les livreurs slaloment. L’atelier de réparation rencontre plus de succès que la camionnette de la Croix-Rouge (lien externe) avec un médecin, une infirmière et une assistante sociale à son bord.

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