À 250 ans, cure de jouvence pour la porte de l’Hôtel de ville de Rennes

Novembre 2025 : la porte sud de l’Hôtel de ville de Rennes est chouchoutée dans un atelier de menuiserie à Chavagne. Elle retrouve peu à peu son éclat d’origine... d'il y a 250 ans, quand même !

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Un menuisier restaure les délicates sculptures de la porte de l'Hotel de ville avec un ciseau à bois.

Droits réservés : Christophe Le Dévéhat, Rennes Ville et Métropole

Pas sûr que, le jour J, les mariés et leurs invités remarquent la porte de l'Hôtel de ville. Ils ont bien autre chose en tête. Elle est pourtant sur les photos de ceux qui prennent la pose sur le perron, avant ou après la cérémonie. La vieille dame en a vu passer des gens, stressés ou heureux, ou les deux. Il faut dire qu’elle est là depuis la moitié du 18ᵉ siècle et la construction par Gabriel, architecte de Louis XV, d’un des édifices les plus emblématiques du centre-ville.

Depuis début octobre, cette porte est au repos, ses vantaux calés l’un contre l’autre dans un atelier immense qui sent bon le chêne. L’Art du Bois (lien externe) a l’habitude des invités de marque. L’entreprise participe à la restauration du patrimoine local et travaille main dans la main avec les architectes des bâtiments de France. La porte était très encrassée, il y avait des interventions en menuiserie et une remise en état de la quincaillerie était nécessaire, explique Nicolas Chanclou, le dirigeant de la société, au chevet de la porte depuis quelques semaines.

Parce qu'elle le vaut bien

Le style rocaille des vantaux correspond à ce qui se faisait à Paris dans les années 1740. Tout a été décidé par Gabriel,  le Jean Nouvel de l'époque , pour appliquer les codes du baroque. Les coquillages ornementaux côtoient les symboles du pouvoir au service de la population : faisceaux romains, main de justice ou encore bâton d’Esculape. Il ne reste aucune trace du ou des artisans qui ont réalisé l’ouvrage il y a plus de 250 ans, mais Nicolas Chanclou confirme que les décors sont très fins . En effet, les autres portes cochères du centre ancien n'ont pas cette richesse.

Mickael Bodin, le chef d’atelier, est à l’œuvre. Il procède à des greffes : il nettoie les endroits abîmés et place de nouvelles pièces de bois là où des ornements manquent. Elles seront ensuite sculptées pour redonner au décor son aspect initial. Le travail est rigoureux, le geste assuré. Le menuisier se trouve chanceux de  toucher quelque chose que les gens ne toucheront jamais. Et, de regarder les détails. Un modèle de porte comme celui-là, je n’en vois pas souvent , ajoute-t-il.

Après plusieurs couches d’huile, la porte retrouvera son emplacement : la repose est prévue pour la fin du mois de novembre. On parie que les panneaux provisoires ne manqueront à personne et que le retour de la porte, en majesté, incitera les curieux à y jeter un œil.

Destination Rennes propose régulièrement des visites de l’Hôtel de Ville (lien externe)

Roman photo d'une restauration