Un parvis en l'honneur de Magda Hollander-Lafon, écrivaine rennaise au service de la mémoire, témoin de la Shoah

Quand un soir de 1978, elle entend à la télévision que Louis Darquier-de-Pellepoix, commissaire général aux Questions juives sous Vichy (et négationniste), c'est l'électrochoc. Lui reviennent alors les paroles d'une femme dans le camps, qui l'avait interpelé alors qu'elle était sur le point de mourir.  Tu es jeune, tu dois vivre pour dire au monde ce qui se passe ici. Un poids pour cette adolescente de 16 ans, qui ne comprend pas du tout cette demande et l'oublie instantanément… Jusqu'à cette soirée de 1978.
Mais comment témoigner ?  Son métier de psychologue va l'aider à trouver une manière bien à elle de transmettre un message à des jeunes collégiens et lycéens. Elle leur adressait un questionnaire par l'intermédiaire de leurs professeurs. Un moyen d'engager la réflexion chez ces adolescents qui, pour certains, découvraient les horreurs de la Seconde Guerre mondiale, mais également l'antisémitisme et le racisme. Que connaissaient-ils de la Shoah, quels étaient leur ressenti et quels étaient leurs projets pour demain ?

Dans un premier temps, Magda invitait une dizaine de jeunes chez elle pour dépouiller les questionnaires avant de déléguer ce travail aux professeurs. Les jeunes découvraient les réponses anonymes de leurs camarades et devaient les référencer. À la suite de cette première approche, Magda pouvait enfin venir échanger avec le groupe. Parfois jusqu'à 200 élèves étaient rassemblés pour l'écouter et surtout…comme il lui importait beaucoup, lui poser des questions. 

Françoise Rouxel-Le Nigen