Les enfants, à quoi reconnaît-on un visage ?
demande Camille Bondon. Les réponses fusent : fâché, content, amoureux, amoureuse ! Autour de la table, les grandes sections plongent la main dans un sac en tissu et en tirent un petit galet gravé : une dent, une banane, une goutte. Oh, on dirait une dent !
s’étonne l’un, Moi j’ai une banane !
rit un autre.
À partir de ce symbole, chacun façonne un visage dans la terre. Allez, on tapote la terre, et quand on a la forme de la tête, on essaie de faire un visage,
guide Camille. Wesley, cinq ans, pique la terre avec une fourchette pour créer les dents, puis utilise une longue vis pour percer les oreilles, tout en chantant.
Ces petites sculptures, les Bienveilleuses, font partie du projet d’exposition Ce qui nous lie. Elles seront visibles au Musée des beaux-arts de Maurepas, au même titre que d’autres créations des enfants. Et lors de la grande fête des Bienveilleuses, les visiteurs pourront même repartir avec une statue ! Pendant toute la durée de l’exposition des ateliers seront organisés pour continuer d’enrichir la collection collective.
Camille raconte aussi : J’ai commencé par demander aux enfants de venir avec leur doudou. Je les ai photographiés. Dans quelles circonstances on a besoin de notre doudou ?
, Quand on va se coucher, quand on est triste, fatigué
répondent les enfants. Les photos seront exposées dans les vitrines-sculptures du quartier — lapins en majorité, confie-t-elle, ils ont détrôné les ours
.
Les émotions deviennent motifs : dessinées sur de grandes plaques de plexiglas, elles servent ensuite de supports pour des cyanotypes réalisés sur des bouts de tissu. Nous allons réaliser avec un grand rideau, un patchwork des émotions.
Et pour ces moments où on a envie de s’isoler ou qu’on nous fasse un gros câlin
, est imaginée une cape en laine feutrée dans laquelle se glisser.